We are the Best
Début des années 80 en Suède. Des collégiennes s’ennuient ferme et leur révolte gronde. L’adolescence est ingrate, brutale, chargée de musique. Alors, puisque tout est nul, les parents en particulier, et que le punk est probablement mort, deux d’entre elles décident de monter un groupe, sans qu’aucune ne maîtrise un instrument ni ne sache tout simplement jouer. Malignes, elles détournent une camarade du droit chemin de la foi et le trio s’organise. Une première chanson dénonce le sport, les maths.
Un centre pour les jeunes leur met un studio de répétition à disposition et les voilà dans l’aventure. Klara hurle dans le micro et tente de jouer de la basse. Bobo castagne les fûts de batterie alors qu’elle voudrait être bassiste. Hedvig joue de la guitare à merveille.
Il semble qu’à l’époque, le pays n’avait pas encore véritablement progressé dans le respect des femmes et de leur égalité avec les hommes…
Quoi qu’il en soit, le film particulièrement frais et tonique de Lukas Moodysson, réalisateur scénariste écrivain, restitue avec subtilité les errances de l’âge des transformations, les jalousies qui se font jour quand il s’agit de tomber amoureuse — même du plus ringard —, la capacité à s’emmurer comme à faire à la gueule, et cette folle inconscience de la jeunesse que rien ni personne n’impressionne vraiment.
We are the Best, avec, dans le rôle des adolescentes géniales et agaçantes : Mira Grosin, Mira Barkhammar, Liv LeMoine, bien meilleures que leur satanée musique !