The Immigrant
Pas simple d’accéder à The Immigrant, film de James Gray que je connaissais pour son Little Odessa, un film brutal paru en 1994, dans la lignée des Reservoir Dogs ou C’est arrivé près de chez vous, l’humour en moins.
Après quelques séances manquées pour incompatibilités d’horaires, une autre saturée qui m’a tenue hors de la salle, je parviens enfin à mes fins. Après encore deux ratages au lancement du film : noir, musique générique inquiétante, images de réglage figées ; lumière dans la salle. Nouvel essai et rebelote puis, enfin, lancement réussi !
Dès les premières notes, musique à tirer des larmes, lenteur et violons susurrants… Je me demande si mon choix du jour a été le bon. Mais je suis dans la salle, alors j’y reste pour quasiment 2 heures.
The Immigrant est un mélodrame qui se situe à New York, durant l’hiver 1921. Il raconte l’histoire d’Ewa, immigrante polonaise fuyant la violence d’une Europe en guerre, qui débarque en compagnie de sa sœur. Atteinte de la tuberculose, cette dernière sera gardée en quarantaine sur l’île Ellis et Ewa se donnera corps et âme pour rassembler l’argent nécessaire à sa sortie. Car aux États-Unis, elle l’apprendra vite, tout a un prix, ainsi tout s’achète, quitte à payer de sa personne.
Prohibition, cabaret, corruption, prostitution, rabatteur proxénète, êtres humains asservis, dominants qui se font passer pour des agneaux, concurrence entre hommes, crime qui se voudrait passionnel mais ressemble à une manipulation entre deux rivaux luttant pour une même femme au prétexte de leur amour pour elle, mépris des femmes, pouvoir, acharnement religieux, trahison, péché et rédemption sont parmi les ingrédients de ce film vite ennuyeux dont la lumière demeure superbe.
L’image, ambrée, très travaillée, éclaire de bons acteurs — Marion Cotillard, Joaquin Phoenix… — qui, dans ce scénario « fait pour gagner » et malgré tout leur talent, peinent toutefois à convaincre. Une fois encore au cinéma, il est avéré qu’une femme sans un homme pour veiller sur elle — voire plusieurs —, la dresser et en faire son objet, cette femme-là n’est rien.