Rock the Casbah
Avec un titre emprunté à un morceau anthologique de The Clash qui a fait danser des heures durant, je m’attendais à ce que Rock the Casbah soit un film rythmé.
Sous les traits de Hiam Abbass, une femme prépare les funérailles de son époux, un industriel marocain richissime, interprété par un Omar Sharif qui semble beaucoup s’amuser dans ce court rôle. Dans la demeure familiale, les trois filles se retrouvent pour la circonstance, en la présence de la gouvernante qui les a quasiment élevées, d’une grand-mère un peu fantasque et des convives de circonstance. L’une des sœurs revient après avoir quitté Tanger pour mener une carrière d’actrice aux États-Unis.
Rituel funéraire pendant trois jours, chants d’hommes, procession de condoléances sous tension, repas et rassemblements obligés, petit à petit se dessine le tableau d’une famille meurtrie, moins par le décès du père que par les non-dits, les jalousies et un drame passé qui n’a de cesse d’occuper les esprits. On apprend qu’une autre sœur a existé, morte d’un impossible amour avec le fils de la gouvernante. La mémoire familiale réactive les haines et les rancœurs entre les trois sœurs dont les parcours divergent et dont les souvenirs sont plus ou moins incisifs.
Finalement, le défunt laissera quatre héritiers, en plus de son frère, dans un rebondissement qui vient témoigner de la complexité de la vie de deux femmes très proches, la mère et la gouvernante, qui ont aimé et partagé le même homme, sans que leurs enfants en soient conscients ou témoins.
Sujet riche, ressorts dramatiques à foison et pourtant, il reste un goût d’inachevé lorsque le générique de fin se déroule. Dans le film de Laïla Marrakchi, les dialogues manquent cruellement de force et c’est ce qui fait la faiblesse de cette comédie dramatique.