Matinale
Le jour se lève sur la ville encore endormie. Dehors, l’air est calme. Quelques pigeons volètent. Des tourterelles chantent. La rumeur se lèvera plus tard au rythme du mouvement des avions, des allers et venues dans les rues et sur les boulevards.
Elle a faim. Elle a froid. Passe un cardigan et verse de l’eau à chauffer pour le thé. Depuis le balcon s’offrent les toits zinc et tuiles, l’avenue de platanes. Frondaisons qui barrent le ciel d’une frise verdoyante. Pas un mouvement dans les cimes. Aucun vent au programme. Bleu ciel, c’est ainsi que se nomme la couleur du plafond sans nuage que l’air fraichissant de ce mois d’août a adouci depuis juillet.
L’eau est chaude. Rituel du thé au jasmin, feuilles délicatement roulées en petites billes parfumées.
Elle s’installe à la table d’écolier. Son plateau défraîchi couvert de graffitis. Les yeux perdus dans le vide elle se sent prête pour une nouvelle journée. La première tasse de thé viendra la conforter.