Les Sorcières de Zugarramurdi
Avec un générique depuis lequel il est impossible de lire quelconque second degré, défilent des portraits de femmes fatales, celles du cinéma, mâtinés de ceux de Margaret Thatcher puis d’Angela Merkel : entrée de plein fouet dans un film « militant ». Pour quelle cause ? Celle des femmes contre les hommes ou des hommes contre les femmes ? Illisible, avec, toutefois, un penchant pour la première mouture.
À quel genre de cumul réducteur tente-t-on, dès lors, de faire consentir le spectateur ?
Prenez quelques minutes de n’importe quel film d’action pour le braquage en banque d’ouverture auquel il convient d’ajouter des propos sexistes, c’est pour l’ambiance second degré ; quelques minutes de Taxi pour les courses poursuites en voiture et l’accumulation de crash des véhicules de police ; de Taxi Driver pour un rôle principal donné à un enfant qui ne s’en laisse pas compter ; quelques minutes de Fellini pour la grandiloquence des personnages ; quelques autres de Matrix pour les effets spéciaux — ou de Harry Potter peut-être… — ajoutez un peu de jeux vidéo — ma culture en ce domaine est inexistante — des dialogues foutraques. Une pincée du Seigneur des anneaux à travers un homme monstre si gentil. Un zest d’Almodovar pour les personnages masculins travestis.
Des femmes qui hurlent et terrorisent les hommes. Ces hommes en bien peu de choses devant ces femmes, mais qui luttent.
Donnez-vous de gros moyens, quelques centaines de figurants, des décors d’un autre monde impressionnants, un personnage de synthèse plutôt inquiétant en Vénus de Willendorf.
Mélangez jusqu’à obtenir une fin de piètre qualité en guise d’artifice — en mal d’idée fracassante. Versez l’ensemble dans un scénario avec longueurs et redites qui enfile les clichés comme d’autres les perles. Obtenez un film qui s’oublie aussitôt terminé et au cours duquel, hélas, les rires manquent d’éclat.
Les Sorcières de Zugarramurdi est un film d’Alex de la Iglesia.