Les jeunes n’aiment pas l’herbe
Pause déjeuner près de la médiathèque aux flancs rouges.
Comme à l’accoutumée dès que le temps le permet été comme hiver, lycéennes et lycéens achètent leur repas dans le supermarché discount de l’espace commercial. Et pique-niquent à l’ombre des conifères de l’espace vert. Là, deux tables à lames de bois avec bancs reliés. Trois sièges en fer ajouré en guise d’assise, disséminés en trois points. Et sous un préau, deux autres banquettes de trois sièges.
De l’herbe piquée de pâquerettes couvre la surface que traverse un chemin de sable ocre jaune.
Boissons sucrées, chips ou autres snacks bourrés d’exhausteurs et de conservateurs, baguette industrielle d’un blanc maladif dans laquelle certains étalent du thon à la tomate depuis la boîte métallique… Le déjeuner est peu diététique. Le cerveau n’y verra que du sucre et l’après-midi promet d’être survolté.
Sous le préau, un groupe de trois rivalise d’insultes. À croire que ceux-là ne peuvent se parler sans convoquer systématiquement leurs mères et tout le mal qu’ils ont à leur dire.
Dans cet espace vert sous le soleil, toutes les places assises sont à l’ombre et le vent souffle un air frais. Pour profiter de la tiédeur du soleil, il y a l’herbe, bien verte, ses pâquerettes en tapis fleuri.
Curieusement, aucun-e des jeunes présent-es ne s’y est installé-e. Aucun-e n’est allongé-e, alangui-e, profitant de la douceur printanière. Ici, à l’évidence, les jeunes n’aiment pas l’herbe !