Landes
Je n’ai pas résisté à l’appel de la pinède. Si dans mon roman A Marana je raconte une fiction des Landes dans les années 1860 — et livre mon amour pour mes terres natales, lieu de ressourcement et d’inspiration — le film Landes évoque, lui, les années 1920. Cependant bien des thèmes sont communs à nos œuvres.
Le film est inspiré d’une histoire réelle, celle de Liéna Duprat — Marie Gilain — veuve qui succède à son mari à la tête d’une des plus grosses exploitations de résine du département. Grèves, incendie de forêt, militantisme et résistance, meurtre, autant d’éléments qui bousculent une héroïne très à l’étroit dans les conventions de sa classe sociale.
Où l’on comprendra, si besoin, les rouages d’un système de domination parfaitement rôdé dont les membres ont pour seul objectif de faire fructifier le patrimoine hérité pour le transmettre à leur tour. Quel que soit le « prix à payer » pour le maintien de l’ordre établi.
Bande son captivante signée Franck Lebon, images d’une nature magnifiée, entre terre et océan, Landes est un film militant, esthétique et sensible. Lutte des classes, à travers l’âpreté des conditions de travail et de vie des gemmeurs face aux bourgeois qui les emploient et s’enrichissent de leur force de travail tout en les méprisant avec constance ; luttes intestines, complot et trahison entre héritières qui ne partagent pas la même vision du progrès social ; liberté, amour, mort, fuite ; et l’océan, ses vagues et la force d’attraction de son immensité.
Premier long métrage de François-Xavier Vivès, Landes est un beau film émouvant.