La Nuit tombée
Ukraine, deux ans après la fusion du réacteur N° 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, un homme part à moto en quête d’une porte. Celle de la chambre de sa fille, malade, qui garde les traces de l’évolution de sa taille. Une porte qui a également joué un rôle lors du décès du père. Une porte chargée de symboles, à quérir dans la zone interdite de Pripiat.
Sur le chemin qui le mènera à son graal, Gouri retrouve des amis. L’air est chargé d’une histoire sordide dans laquelle des hommes ont servi, au péril de leur santé, motivés par l’urgence et le mensonge des donneurs d’ordre. Contaminés, malades pour certains, fous, aucun n’est indemne.
Peints au couteau, les portraits d’Antoine Choplin sont rugueux comme la vodka qui aide à tenir bon. Il s’agit de vie et de mort. D’amour qui peine à se dire. D’amitié et d’injustice, à travers la nuit où affleure l’obscur et le danger.
L’écriture est belle, sobre. Les ruines splendides. L’histoire à couper le souffle car l’air qu’on y respire est porteur d’une mort invisible.
La Nuit tombée est une nouvelle qui laisse inconfortable.