iFeel2, pas moi
Il y a des jours comme ça. Des jours ou ça ne marche pas. Des soirs plutôt.
Il y a des soirs où ça ne marche pas. Où l’art contemporain, le spectacle vivant, demeure abject. Agaçant agacement. Coquille vide tentant de faire accroire.
Sur le plateau, corps en scène. Dès l’accueil public. Plein feux. Mouvements répétitifs. Le même pas de danse. Femme homme face à face. Yeux dans les yeux, corps en miroir. Un pas de foro, une danse populaire ?
Et ces corps qui s’agitent. Piétinent un tapis de gazon synthétique, sept plantes vertes surpendues par câbles au plafond.
Musique grinçante. Voix à grain susurrant un I am the planet ou quelque chose comme ça. Planet Earth ? Non, ça c’est B-52’s.
Et ces corps qui s’agitent en un mouvement similaire. Piétinent un tapis de gazon synthétique. Le même pas. Et ces corps qui s’agitent. Ce même pas…
Les deux danseurs torses-nus. pour dire quoi ? La feuille de salle explique la symbolique : Adam et Ève, le commencement, le dépouillement. Ah ! alors : tous à poil ! Ni chaussures ni jean moulant, faire les choses entièrement.
Et ces corps qui s’agitent sur ce tapis de gazon synthétique. Et ce même pas de danse répété en miroir.
N’y tenant plus, je quitte la salle après vingt minutes. Un tiers du spectacle vient de s’écouler et je me sens flouée.
Il y a des jours comme ça. Des jours ou ça ne marche pas. Des soirs plutôt.
IFeel2 de Marco Berretini, Melk Prod, au théâtre Garonne