Grésigne et Sivens
La forêt de Grésigne est magnifique. C’est la découverte jubilatoire liée à ma récente installation tarnaise. On peu y randonner. Y laisser passer le temps dans une quiétude ressourçante. Écouter les oiseaux ou le murmure de l’eau. Croiser quelques randonneurs parfois bruyamment décalés dans ce lieu de paix. On peut croire s’y perdre et retrouver son chemin…
Dans sa partie sud, la forêt est dorénavant menacée. Raser, creuser, bétonner pour installer un réservoir d’eau, en lieu et place d’une faune et flore classées « à préserver ». Un barrage à la place d’un site rare. Au mépris de la biodiversité, le texte du projet dit que l’eau accumulée servirait prioritairement à l’agriculture intensive et au soutien d’étiage.
Sur le site de Sivens, 343 espèces floristiques protégées, 94 espèces animales. Pourquoi se gêner puisqu’aujourd’hui il est possible de compenser la privation d’un site protégé par un plan de compensation : on cueille les espèces rares, on ramasse les animaux en voie de disparition, on attrape au filet les papillons et au lasso les oiseaux… puis on trimballe ce petit monde dans de nouveaux territoires élus terre d’accueil pour la circonstance. Les conséquences ? Qu’importe, comme pour les émissions de carbone qu’il faut réduire, ce qui compte, c’est de payer pour la compensation… Dans ses éditions du 20 et 27 août 2014, Le Canard enchaîné a publié deux articles sur ce business de la compensation.
Un collectif s’est monté pour dénoncer le projet et résister au barrage de Sivens : le collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet. Les dégâts pour la biodiversité seraient énormes, le coût pour le contribuable faramineux ; les compensations ne sont pas à la hauteur. Le collectif propose d’autres solutions en phase avec la nécessaire « transition ».
Pour soutenir le collectif, s’informer, découvrir le site, faire nombre, un pique-nique est prévu ce dimanche, dès 11 h, sur le terrain.
À lire, l’article de Reporterre : Ségolène Royal ne connait pas le dossier du Testet et s’en lave les mains
Des informations également chez Europe écologie-les Verts.