Entre amis
En quelques mots, Entre amis, réalisé par Olivier Baroux, est un mauvais film.
Trois couples se retrouvent à Marseille pour une croisière sur un magnifique voilier. Vieux port, Mucem vu de la mer, on aurait tort de se priver d’un si beau décor cinématographique.
La croisière débute sous les auspices d’un capitaine par intérim et de sa sœur en cuisine et au service. Ces deux-là sont corses, et les tentatives d’humour sur leur compte vont bon train — mais n’est pas Goscinny qui veut.
Parmi les trois couples — hétérosexuels —, celui de l’invitant est récent. Il a l’âge de la retraite, sa fraîche compagne vingt ans de moins que lui, ce qui ne manque pas d’attiser les commentaires. Dans ce huis clos maritime, on enfile les clichés au rythme où les vagues se brisent contre la coque du bateau. Malgré quelque propos subversif : l’un des trois passagers aviné se plaint un soir d’être la pute de sa femme qui gagne dix fois plus d’argent que lui — on atteint donc des sommets ! — le film verse dans une caricature de ce que sont les femmes, les hommes, les Corses… Débauche de nourriture, luxe, vies placées sous le signe de l’argent qui portent des problèmes d’une atroce médiocrité.
Sous couvert d’être une comédie, Entre amis manque singulièrement d’humour, de distance. Le film n’est pas divertissant et, somme toute, plutôt inutile. Quant aux images de bateau de luxe fracassé par une nuit de tempête et mauvaise conduite, elles sont le pâle reflet de ce que l’ivresse du pouvoir-argent apporte aujourd’hui : du gâchis, et sans complexe !