Carol
Carol retrace quelques mois de la vie d’une femme prisonnière des conventions bourgeoises, et d’un mari possessif et jaloux.
États-Unis, 1953. Carol s’ennuie dans une grande maison dans laquelle elle élève sa fille, sous le regard appuyé de la gouvernante. Alors qu’elle cherche la poupée idéale à mettre sous le sapin, elle opte pour un train électrique et s’éprend d’une jeune femme, vendeuse de bon conseil qui travaille dans un grand magasin. Le mari ne l’entend pas de cette oreille et la fillette dont il est le père va devenir l’objet d’un odieux chantage entre adultes soumis à la force la domination masculine. Il propose à Carol de rompre toute relation homosexuelle pour pouvoir continuer à élever sa fille — cela fait d’elle une déviante. Dans le cas contraire, elle se verra privée de tout droit sur l’enfant.
Fou de jalousie, le mari fait tout ce qui est en son pouvoir pour briser cette femme qui lui échappe : enquête par détective privé, mise sur écoute – décidément, c’est une manie aux États-Unis – production de preuves de la tromperie avec la jeune vendeuse, exigences intenables…
L’enfant est « séquestrée » par son père et Carol suit une psychothérapie afin de faire la démonstration qu’elle revient dans le droit chemin, celui-là même que le bonne société se doit de respecter. Pas de ça chez nous, n’est-ce pas ?
Désireuse, au plus profond d’elle même, de respecter qui elle est, Carol finira par renoncer une la bataille juridique qui la tiraille et la mine, autour de question de la garde de son enfant. Elle connaît le prix de son désir de vivre, d’aimer à sa guise, et ne négociera rien d’autre que sa pleine liberté.
Le film de Todd Haynes est un brin caricatural. Pour autant, les actrices sont excellentes, tant Cate Blanchett dans le rôle de Carol qui allie classe et élégance mêlées à un caractère sensible, que Rooney Mara dans celui de Therese, fraîcheur incarnée et rêve d’une jeunesse à préserver.
Les images sont sensuelles, la lenteur donne à voir comme à interpréter. La scène amoureuse est suggérée, ce qui convient très bien à cette histoire. Juste une curieuse impression : nu, le corps de Cate Blanchett ressemble à celui d’un homme. Aura-t-elle été doublée ?