Bethléem
Dès les premiers plans, le film avale la salle. La tension s’installe et ne lâche plus jusqu’au générique de fin.
Bethléem est un film dur, violent. Un film sur l’ineptie d’un combat inégal. Où la kalachnikov le dispute à la trahison. Un film où la testostérone et l’instinct de vengeance électrifient les cerveaux. Où la concurrence est rude entre les hommes qui résistent dans la violence et ceux qui essaient de pacifier les esprits prêts à tout faire sauter.
Côté palestinien, Sanfur, 17 ans, frère d’un leader armé qui vit caché et menace Israël. Paumé, le jeune homme erre dans une vie laminée par les hommes durs qui vivent autour de lui, le fracas de son frère difficilement égalable, la provocation face à la mort par les armes, un père fasciné par son fils aîné. La figure du héros…
Côté israélien, les services secrets et Razi, flic à la bonne tête, qui achète des informations à Sanfur depuis deux ans. Les hommes se rencontrent en Israël et tout est fait pour que l’indic reste insoupçonné de ses proches. Mais Sanfur est également celui qui apporte de l’argent à son frère reclus.
Un guets-apens se prépare. À la nuit tombée, le frère tente de récupérer de l’argent sur un marché en train de se vider. Militaires armés jusqu’aux dents qui assiègent une maison dans laquelle le frère se piège en tentant de s’enfuir. À défaut d’être arrêté pour être jugé, il est assassiné par ceux qui semblent avoir tous les droits sur l’ennemi palestinien. Et le héros devient martyr…
Montée de violence. À Bethléem, un nouveau chef est consacré, les esprits s’échauffent et l’heure de la vengeance viendra, sanglante.
Le réalisateur, Yuval Adler, a coécrit le film avec Ali Waked, journaliste palestinien. Sur un sujet aussi brûlant, le film suscite la controverse.