Je descends des Barbares. D’une horde bestiale. De ce qu’on appelle humain quand le mot prédateur est plus approprié.

Autant assoiffé qu’apeuré.

J’arrive de la violence. Assénée sans compter. Reproduite sans interroger. Éducation et croyance en modèles conjugués pour transmission d’un schéma banalisé.

Je viens du dogme qui brûle et contraint. Langage empreint de religiosité pour convaincre et montrer qui est le chef. Son peuple désigné pour expier.

Je suis de l’espèce qui frappe. Brutalise. Martèle. Obtient sans lâcher. Insiste à mort. Puis émet des regrets. Tente de digérer en détournant le regard quand son horreur est nommée.

J’hérite de la haine. Derrière moi des siècles de conquête triomphante. À côté de moi des bourreaux en liberté. Qui pillent. Volent. Violent. En toute légitimité. Devant moi, des massacres infiniment répétés. Mon pays comme d’autres en complices rémunérés.

Je vis dans un monde tenu par des hommes fascinés par la mort. Incapables de vie. Je suis de ceux-là et je n’en veux pas. Pas de cette rage à porter. À reproduire sans plus y penser.

Je veux à présent du respect. Un monde pacifié. Une planète ré-humanisée. Réenchantée.

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